Hier lors du tournoi de tennis de Doha, s’est déroulé un échange qualifié de « surréaliste » par les journalistes sportifs, entre Alizé Cornet et son entraineur (et conjoint).

Rien de surréaliste, juste une réaction psychologique normale à un mauvais ordre dans les messages envoyés par l’entraineur, qui fait tout basculer. Rejouons la scène :

  1. Alizé alors en difficulté à la fois dans son jeu et dans son mental (démotivation), demande à son entraineur de venir sur le terrain, car à ce moment-là elle a besoin de lui pour la rebooster.
  2. Son entraineur vient la voir, et première erreur : il commence à lui parler avant de l’écouter sur son ressenti, ce qui lui aurait permis de canaliser son émotion et d’exprimer elle-même où étaient ses doutes à cet instant.
  3. Deuxième erreur : il part sur une analyse technique du jeu d’Alizé (ce dont elle n’a visiblement pas besoin à ce moment), et commence en premier par lui présenter ses erreurs lors du dernier point joué, dont un reproche sur elle-même : « tu t’es énervée »…

A partir de là, nous entrons dans une belle phase de mécommunication entre eux, avec un beau mur qui s’est bâti en quelques secondes ! L’entraineur aura beau essayer de ramer en lui disant ensuite plusieurs fois qu’elle joue bien, Alizé est plongée encore plus profondément dans ses doutes et ne peut plus entendre quoi que ce soit, même des messages positifs. Elle se sent même « agressée » par son entraineur selon ses mots, alors que celui-ci lui parle très gentiment et calmement !

Match perdu 6-2 / 6-3…

« La mise en confiance est la condition de la remise en question »

Moralité, que ce soit dans le monde du sport, de l’éducation, ou du management avec nos collaborateurs, faisons attention à l’ordre des messages positifs et négatifs dans notre communication. Un individu qui reçoit en premier les points positifs de son travail, en s’appuyant sur des exemples concrets et précis, sera rempli de l’énergie nécessaire pour ensuite entendre ses points d’amélioration, ou mieux les identifier lui-même ! Dans l’ordre inverse, il se ferme comme une huitre et toute tentative pour le rouvrir sera vaine…